Cher Alain,
Après de nombreuses années à combattre ce foutu crabe, la mort était devenue une évidence pour toi. Tu as affronté la maladie avec une telle force intérieure et ton courage face à l'adversité était inébranlable. Ton départ est une délivrance.
Tu ne te mettais jamais en avant, préférant écouter les autres et distillant de temps à autres une petite touche d'humour.
Tu t'intéressais à la politique de ta ville de Wavre, lisant quotidiennement le Journal Vers l'Avenir et repérant les articles de presse qui pouvaient nous intéresser.
Mais par-dessus tout, c'était la musique qui t'épanouissait. D'abord au sein de la chorale de La Saltarelle puis comme amateur au théâtre de l'Opérette de Nivelles où tu avais été embarqué par notre chère Lily qui t'appelait « mon gamin ». Ensuite, tu as découvert la danse country et enfin, tu as rejoint notre groupe, les Chœurs du Petit-Ry, en tant que ténor assidu.
Les épreuves de ces derniers mois t'empêchaient d'en profiter, même en tant que spectateur. Sache que nous t'avons rendu hommage lors de la répétition de jeudi dernier.
Selon tes dernières volontés, tu pars sans cérémonie religieuse. Paradoxalement, tu as émis le souhait qu'on pose une croix de famille sur ton cercueil. Peut-être que ce symbole de paix, de protection ou de réconfort donne un sens de clôture à ton existence bouleversée par les épreuves et que ce geste est une sollicitation à la vie éternelle vers un monde sans souffrance, ni douleur.
Les deux chants que nous avons interprétés en ta mémoire sont « L'Amitié » et le « Signore delle cime ». Tu les connais. Leur message est empreint d'émotion pour quiconque est dans la tristesse d'avoir perdu un ami.
Ta vie s'est arrêtée, ton absence est réelle mais le souvenir de ton amitié sincère et bienveillante restera.
En guise d'au revoir, voici un petit poème rempli de gratitude intitulé « L'absent » et dont l'auteur est incertain.
« Vous pouvez verser des larmes parce qu'il est parti, ou
Vous pouvez sourire parce qu'il a vécu.
Vous pouvez fermer les yeux et prier qu'il revienne, ou
Vous pouvez ouvrir les yeux et voir ce qu'il nous laisse.
Vous pouvez tourner le dos à demain et vivre hier, ou
Vous pouvez être heureux demain parce qu'il y a eu hier.
Vous pouvez vous souvenir de lui et ne penser qu'à son départ, ou
Vous pouvez chérir ce souvenir et le laisser vivre.
Vous pouvez pleurer et vous fermer, ignorer et tourner le dos, ou
Vous pouvez faire ce qu'il aurait voulu:
Sourire, ouvrir les yeux, aimer et continuer. »
Bon voyage Alain !